Arnaud D'Hoine
Looking for my coach (mais un pro)

Et si je prenais un coach?
L'idée vous trotte dans la tête depuis un certain temps. Vous en avez un peu marre de cette situation qui ne se débloque pas, de ce projet pro ou perso en quasi mort clinique faute de temps ou d'envie, de cette décision que vous ne parvenez pas à prendre en raison du nuage de fumée qui l'entoure. Vous vous lancez. Google est prêt à vous aider dans votre recherche. J'ai fait le test pour vous. "Coaching + projet + Bordeaux" = 515 000 résultats environ. Et bien que votre demande et vos attentes soient probablement assez claires dans votre esprit, ce qui figure en première page par la magie du référencement payant ne vous facilitera peut-être pas la tâche. On y trouve tout, y.c du coaching d'orientation, des ateliers d'écriture, une formation diplômante pour devenir coach... Bonne chance.

Finalement vous avez sollicité votre réseau et le bouche à oreille a fait émerger quelques noms. Vous avez calé des rendez-vous découverte avec plusieurs coachs. Car oui, cela peut sembler évident, mais vous devriez en rencontrer plusieurs avant de faire votre choix, en regard d'un critère essentiel: le feeling.
Sur quoi se base t-il? Cette réponse vous appartient. Il n'y a que vous qui puissiez dire si "vous le sentez" ou pas, que cela soit basé sur des éléments factuels (les outils, la méthodologie, le coût...) et/ou un ressenti. De son côté, le coach digne de ce nom s'emploie à l'établissement d'un rapport collaboratif indispensable au bon déroulement du processus de coaching. Et s'il ne devait rester qu'un seul et unique critère, ce serait très probablement celui là. Cette approche centrée sur la personne repose notamment sur l'empathie, l'authenticité, le non-jugement et la bienveillance, ainsi que sur le professionnalisme auquel sont consacrées les lignes ci-dessous.
"Bon, c'est bien gentil cette histoire de feeling mais concrètement, qu'est-ce qui peut me permettre de distinguer un charlot d'un pro?", me demanderez-vous.
Sachant qu'il s'agit encore pour le moment d'une profession autoréguléee (₁), il n'y a formellement aucune exigence, aucun prérequis pour exercer le métier. Toutefois, la professionnalisation en cours peut apporter une grille d'appréciation.
La formation de votre futur coach.
Est-elle impérative? Bien que je connaisse d'excellents coachs qui bénéficient naturellement de qualités d'écoute, d'empathie, de reformulation remarquable et dont la pratique ne laisse aucun doute quant à la maîtrise du processsus, ma réponse est oui. On ne peut décemment pas accompagner des individus sans un minimum de préparation. Mais compte tenu de la prolifération de cursus plus ou moins douteux, la question à poser n'est pas tant "êtes vous formés?" que "comment vous êtes vous formés au coaching?". Si ce critère est important pour vous, n'hésitez pas à interroger votre potentiel coach sur le contenu de sa formation, sa durée, etc. Il existe désormais des cursus sérieux dispensés par des IAE, des universités, des écoles de commerce, ou encore des formations longues inscrites au RNCP, de niv.1 ou 2, adossées à l'une des principales fédérations de coaching avec accréditation à la clef.
Mon futur coach est certifié et/ou accrédité, c'est forcément bien!
Oui et non. De quoi parle t-on réellement?
Revenons deux secondes sur la formation. Quelle valeur accorder à une "certification" accordée par l'organisme formateur à ses propres stagiaires, en dehors de tout cadre de référence? En ce qui me concerne, s'entend par certification celle accordée par l'Etat via le Répertoire National des Certifications Professionnelles. Le reste est de l'abus de langage. Et malheureusement, c'est au client d'effectuer les éventuelles vérifications. L'accréditation est la reconnaissance par une fédération professionnelle (EMCC/AEC, ICF, SFCoach, FFCPro pour citer les principales en France) de la maîtrise des compétences, d'une posture, d'une démarche, d'un niveau d'expérience, d'un investissement dans l'amélioration continue de la pratique, etc. C'est aussi l'engagement pris par le coach de respecter un code de déontologie. Dit autrement, l'accréditation vient récompenser un parcours de professionnalisation, mais ne permet pas de dire si vous avez en face de vous un bon ou un mauvais coach. Et attention, certains petits malins se contentent d'adhérer à une fédération sans passer par le processus d'accréditation...
Le code de déontologie, l'alpha et l'oméga
Tout coach qui se respecte doit pouvoir vous parler de son éthique et de sa déontologie. Qu'il soit accrédité, adhérent, non aligné, peu importe, c'est non négociable, et fait l'objet d'un socle commun: formation, supervision, apprentissage permanent, autoévaluation, confidentialité, neutralité, champ de compétence défini, existence d'un cadre contractuel, obligation de moyen (et non de résultats), intégrité, authenticité, absence de conflits d'intérêt, liberté d'interrompre le processus à tout moment pour le client, respect des obligations légales et des textes en vigueur, etc. Fuyez quiconque ferait l'impasse là-dessus, ou ne proposerait pas de rappeler ces règles dans le contrat de coaching. Parce qu'il y a nécessairement un contrat, hein, pas de blague. Je vous rabâche la notion de professionnalisation du métier, ce n'est pas pour que vous alliez travailler avec des types qui n'assument pas d'écrire noir sur blanc leur cadre de pratique.
Ce ne sont là que quelques pistes que l'entretien exploratoire (tiens, encore quelque chose qu'un coach sérieux propose systématiquementet gratuitement) permettra de balayer. Nous aurons l'occasion de revenir sur les aspects déontologiques et éthique très rapidement, car votre potentiel coach ne manquera pas de vous poser la question "qu'attendez-vous de moi" et sa réaction face à votre réponse sera un bon indicateur de son professionnalisme.
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