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  • Photo du rédacteurArnaud D'Hoine

[best of] Game of Curriculum 2/3


Les fondamentaux ayant été revus dans le post précédent, il est désormais temps de se pencher sur les astuces et les éléments qui permettront à votre CV de sortir d'une pile "candidatures reçues" aussi épaisse que l'égo d'un joueur de foot. Avant tout, gardez à l'esprit trois informations:

  1. Rubrique porte ouverte: vous n'êtes pas tout seul sur le marché et il y a de la concurrence! On considère que 25% des recruteurs reçoivent au moins 50 candidatures par annonce postée. Mais pour 1 recruteur sur 10, il faut compter en moyenne plus d'une centaine de CV, à fortiori sur les métiers où le nombre de demandeurs est largement supérieur aux postes à pourvoir.

  2. Les recruteurs sont des machines. Littéralement. On estime à 90% le taux d’équipement en ATS (Application Tracking System) des « grandes entreprises », et environ la moitié des PME seraient dotées d’outils similaires. Parmi les fonctionnalités, celle qui nous intéresse le plus est le screening des CV sur la base de compétences pures identifiées par mots-clés. Deux bonne nouvelles cependant: les outils se perfectionnent et intègrent de plus en plus l’analyse d’autres facteurs liées à la personne, et il est toujours possible de gruger le système pour garantir une meilleure visibilité à votre dossier. Je vous laisse le soin de chercher sur Google :)

  3. La présélection est drastique… et rapide ! Ce n'est pas une légenge, votre interlocuteur va consacrer entre 15 et 45 secondes à une première lecture de votre CV. 80% des candidatures ne franchiront pas ce cut. Reste à voir désormais comment faire pour être dans les 20%.

Un résumé en 2 images:

Etant donné les points ci-dessus et le fait que le CV reste, et ce quoi qu'on en pense, un impondérable pour le moment, voici quelques règles qui devraient vous permettre de gagner en percussion.

 

Soigner sa mise en page

Nous sommes culturellement conditionnés pour lire en Z. L’oeil parcourt un texte de gauche à droite, descend d’une ligne et recommence. Et comme ce mouvement est accéléré lors de la découverte d’un nouveau document, vous comprendrez l’importance d’acccompagner, voire de guider le regard acéré du recruteur chargé d’éplucher votre CV. Comment faire ?

  • Avec un titre situé au milieu du tiers haut du document. C’est dans cette zone que l’oeil va chercher naturellement quelque chose à quoi s’accrocher. Soyez concis, cette info sera traitée 5 fois plus vite que les autres par votre lecteur.

  • En balisant clairement des zones et des blocs d’information. Les titres permettent de saisir l’articulation du CV et de faciliter la lecture en diagonale. Ils doivent impérativement être courts et explicites.

  • Les caractères gras, utilisés à bon escient, seront autant de petites ancres dans la lecture en diagonale. C’est le moment de réfléchir à ce que vous voulez que le lecteur retienne de cette prise en main de votre CV.

  • En offrant au lecteur des zones de repos. Ces zones de blanc permettent à l’oeil de faire une pause, de traiter l’information et de le mettre dans un état favorable à la poursuite de la lecture et donc au traitement d’autres informations. Brez, aérez votre mise en page!

 

Adapter le contenu

A qui doit plaire votre CV? Un indice, ce n'est pas à vous. Mais à votre lecteur. Le besoin d'être amoureux de son propre CV est peut-être l'erreur la plus commune chez les candidats, car cela se fait bien souvent au détriment de l'efficacité. Imaginons que vous souhaitiez vendre votre logement. Vous êtes convaincu du potentiel de votre habitation, les visites s'enchaînent, les gens ont l'air ravis, on vous complimente sur l'entretien du jardin, etc. Mais rien. Pas une offre. Quedalle. Depuis des mois. Et là, Stéphane Plaza vous expliquerait que vous n'êtes pas en train de vendre une maison, mais que vous montrez aux visiteurs où et comment vous vivez, ce qui ne leur permet pas de s'approprier le lieu. Il faudrait donc préparer le terrain pour le rendre plus attractif. Et bien le CV, c'est un peu pareil. On remballe le potentiel Narcisse qui sommeille en chacun de nous, et on réfléchit à un fond qui soit séduisant pour l'entreprise et avec lequel on se sente à l'aise.

Par où commencer? Par une visite des coulisses du recrutement. Bien souvent, le recruteur tapi derrière son annonce sybilline n'est pas un expert du métier qu'il recrute et un opérationnel lui a très probablement transmis une liste de compétences, savoirs faire et autres éléments qu'il aura pour mission de régurgiter sous forme d'offre d'emploi avant de s'en servir pour son screening. Et la rédaction d'annonces n'étant pas l'activité favorite des recruteurs, les limites de la créativité sont rapidement atteintes. Tout aussi rapidement, l'annonce consiste en fait à mettre un peu de contexte et de temps en temps des phrases hyper complexes du type sujet / verbe / complément autour de ces fameuses compétences tout en respectant si possible le cadre légal. Puisqu'on vous livre les éléments clés sur un plateau, autant se servir et prendre - intelligemment - votre lecteur par la main en mettant en avant dans votre dossier les mots clés que vous avez appris à repérer. Mettez vous à la place de votre interlocuteur: qu'a t-il besoin / envie de voir apparaître pour prendre la décision qui vous soit favorable? Exemple: si la recherche porte sur quelqu'un "orienté résultat" ou "doté d'un bon sens business", charge à vous d'illustrer vos réalisations par des chiffres. Ca peut sembler tellement évident que la plupart des candidats oublient ce point. Si une connaissance pointue d'un secteur spécifique est mentionnée comme un plus et que vous avez évolué plus ou moins près dudit secteur, c'est le moment d'attirer l'oeil de votre lecteur là-dessus, et ainsi de suite. Votre CV est là pour rassurer et convaincre, en offrant les bons marqueurs. Quitte à s'arranger un peu.

Pas besoin d'aller aussi loin que l'invention pure et simple et le mensonge. On oublie cette expérience invérifiable au fin fond du Bostwana qui correspond pile poil aux prérequis du job ou ce magnifique diplôme de Polytechnique Sarajevo obtenu par correspondance: même si la responsabilité de vérifier les infos du CV incombe à l'employeur, se faire choper pour fabulation grossière vous expose à l'annulation du recrutement voire la rupture d'un contrat de travail. Sans parler du fait que vous allez être totalement et définitivement grillé sur le marché. Sans pousser la compromission trop loin, l'exercice consiste à valoriser l'existant en *tousse* adaptant la réalité aux besoins de votre candidature. Cela passe tout d'abord par une forme de synchronisation lexicale, en reprenant par exemple certains éléments de langage de l'entreprise à votre compte. Cela est tout aussi valable en entretien, d'ailleurs. Mais attention, je parle de synchronisation, et non de mimétisme. Il ne s'agit pas de singer, copier, imiter mais de s'inspirer et là encore de rassurer en montrant que vous maîtrisez les codes tout en gardant votre patte. La valorisation passera également par le wording et la hiérarchistation des informations. Il faut réussir à s'affranchir d'un réflexe naturel qui consiter à organiser la présentation des responsabilités selon deux critères. Le premier est affectif: on met en avant ce qui nous a le plus emballé. Le second est logique et factuel, on part de ce qui a pris le plus de place ou d'importance vers les tâches les plus annexes. Bien qu'honnête, cette approche peut vous pénaliser face à d'autres candidats ayant mieux "marketé" leur offre ou ayant moins de scrupules. Justement, au titre du marketing du CV, que peut-on envisager de faire qui ne demande pas d'efforts surhumains?

  • Etape 1: on respire un grand coup. Vous n'allez rien inventer. Vous n'allez pas mentir. Tranquilisez-vous, vous allez juste utiliser les mêmes armes que tout le monde, ce n'est que justice.

  • Etape 2: on change le titre de son CV, histoire de montrer dès le début au lecteur que l'on a compris son besoin et qu'il ne va donc pas perdre de temps à nous lire.

  • Etape 3: on fait l'inventaire des compétences requises et/ou souhaitées pour le poste, puis la liste de ses propres compétences et des expériences en rapport. Puis on hiérarchise la seconde en fonction de la première afin de se valoriser.

  • Etape 4: on fait la chasse aux expressions du type "participer", "contribuer", "membre d'une équipe en charge de...", que l'on remplace par des verbes d'action qui vous renforcent.

  • Etape 5: relecture obligatoire. N'y a t-il pas un excès de zèle? De clichés? Est-ce que l'ensemble reste cohérent et percutant? L'information est-elle claire? Est-ce lisible et efficace? Ce CV qui raconte votre histoire, vous sentez-vous capable de vous l'approprier et de vous en servir comme d'un support à votre narration?

Si vous le sentez, livrez-vous à un petit exercice qui peut s'avérer très drôle et très instructif. Effacez de votre nouveau CV les infos personnelles qui permettraient de vous identifier avant de le soumettre à des gens qui ne vous connaissent pas par coeur d'un point de vue professionnel. Puis demandez-leur d'imaginer ou de décrire la personne derrière ce CV. Vous pourriez en tirer des infos enrichissantes pour la suite.

 

Vous avez désormais toute latitude pour (re)travailler votre CV afin de le rendre percutant, authentique, clair, lisible et adapté aux besoins de celui à qui vous le destinez. C'est un bon début. Mais ce n'est qu'un début. Car il s'agit désormais d'inscrire ce nouvel outil dont vous vous êtes doté dans une démarche plus large, que je vous propose de réviser dans la 3ème partie de ce dossier.

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